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Le groupe de recherche « Collégiales » a pour objectif la réalisation d’une base de données consultable en ligne qui répertorie tous les établissements ecclésiastiques ayant abrité un collège de chanoines séculiers entre 816 et 1563.
La base, en cours d’élaboration, répertorie collégiales pour diocèses couverts actuellement.

De manière conjointe, il publie régulièrement des travaux portant sur un aspect thématique de l’histoire des églises collégiales séculières.

Les chercheurs de l’équipe se réunissent deux fois par an et incluent dans leurs travaux la visite des collégiales proches de leur lieu de rencontre.

Ils ont conçu ce site pour échanger des informations, proposer la consultation de la Base des collégiales séculières de France et partager le fruit de leurs travaux.

Équipe

L’équipe « Collégiales » est constituée d’une vingtaine de chercheurs spécialisés en histoire des institutions ecclésiastiques médiévales. Elle appartient au LAMOP (Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris, UMR 8589, CNRS / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Elle s’insère dans le projet 34 « Structures et communautés d’Eglise » (responsable : Fabrice Delivré) et travaille en collaboration avec le programme des Fasti Ecclesiae Gallicanae.

La coordination de l’équipe est assurée par Anne Massoni, maître de conférences HDR en histoire médiévale à l’Université de Limoges, chercheur associé au LAMOP et membre du CRIHAM (Centre de Recherches Interdisciplinaires en Histoire, Histoire de l’art et Musicologie).

Depuis une dizaine d’années, l’équipe se retrouve deux fois par an, en hiver et au début de l’été. La plupart des réunions ont lieu à Paris mais certaines ont eu lieu en province pour des rencontres scientifiques prenant la forme de journées d’études ou de colloques sur une thématique relative à l’histoire des collégiales, souvent en lien avec un espace précis.

Membres de l’équipe « Collégiales »

Répartition des diocèses

Objectifs

Le premier objectif de l’équipe est de répertorier la totalité des églises fondées sur un espace défini englobant le territoire de la France actuelle, et qui ont abrité au moins quelques années au cours de leur histoire un chapitre de chanoines séculiers.
On entend donc par collégiale tout établissement desservi par un groupe de clercs (au moins deux chanoines), chantant ensemble l’office divin, disposant d’une autonomie minimale au moins physique (un édifice à part) et ne suivant pas une règle monastique.
Cela exclut les communautés canoniales directement dépendantes d’une autre institution comme les groupes de chapelains ou les sous-collèges de chanoines au sein d’un chapitre cathédral, ainsi que les communautés de femmes puisqu’il ne saurait s’agir de clercs. En revanche, cette définition inclut les établissements qui répondent à ce critère alors que les églises ne sont jamais appelées collégiales dans les sources qui les concernent et/ou que leurs membres ne sont pas gratifiés du titre de chanoines (exemples des Saintes-Chapelles). Les chapitres qui les animent se distinguent en tout cas à la fin de l’époque médiévale des communautés de prêtres qui ne constituent pas des personnes morales autonomes et qui n’ont pas la capacité de se réunir en assemblée délibérante.

Ce recensement inclut toutes les collégiales nées entre 816 (concile d’Aix) et 1563 (fin du concile de Trente), par fondation ou transformation d’une institution préexistante. Les établissements qui ont vu le jour avant 816 ne sont retenus que s’ils ont perduré au-delà de cette date.
Son cadre géographique précis est celui des diocèses dans leurs frontières d’Ancien Régime, dont une partie des paroisses se trouve aujourd’hui en France et dont la partie actuellement française a compté au moins une collégiale, ce qui représente 140 diocèses (certains n’ont jamais compté de collégiales) situés actuellement en France et aux marges de la Suisse, de l’Allemagne, du Luxembourg et de la Belgique.

Il prend la forme d’une base de données en cours de remplissage qui compte à ce jour 637 collégiales.

L’objectif parallèle est la publication régulière d’ouvrages abordant une des thématiques propres à l’histoire des chapitres et des collégiales pour élargir les questionnements qui ont conduit à l’élaboration des notices contenues dans la base de données. Ces ouvrages ont une visée synthétique en tentant de dépasser le cadre monographique et privilégient l’échelle de la région ou de la province ecclésiastique.

Base de données

La base de données a été conçue pour proposer la notice institutionnelle de toutes les églises qui ont abrité un chapitre de chanoines séculiers apparu entre 816 et 1563. Le terme de « collégiale » recouvre un grand nombre d’établissements, fondés tout au long du Moyen Âge et encore au début de l’époque moderne, dans tous les diocèses de France, s’adaptant aux courants spirituels successifs et aux nécessités changeantes de l’encadrement pastoral. Ce terme (qui en latin – ecclesia canonicalis (XIe siècle), ecclesia collegiata (XIIIe siècle), ecclesia collegialis (XIVe siècle) – ne renvoie qu’aux collégiales séculières) apparaît tardivement dans les sources (au XIIIe siècle en français) mais il renvoie à une réalité institutionnelle qui existe depuis l’époque mérovingienne. Il remplace le monasterium des siècles du Haut Moyen Age qui désigne aussi bien des communautés monastiques que canoniales. Sa définition, retenant comme élément déterminant la récitation quotidienne de l’office divin par le corps capitulaire, permet d’inclure des églises et des communautés remarquables par leur diversité dans le temps et dans l’espace.

La première borne chronologique de la base de données correspond au Concile d’Aix (816), au cours duquel les communautés de chanoines desservant les cathédrales et les églises appelées plus tard collégiales, se sont vues proposer l’adoption d’une règle, l’Institutio canonicorum, appelée improprement règle d’Aix, dans le but de distinguer clairement leur type de vie de celle des moines. L’apparition du terme canonicus dans les sources à partir de cette époque permet de repérer de manière plus sûre les églises dotées de chapitres, même s’il est quelquefois difficile de savoir si toutes les communautés ont réellement adopté l’ordre d’Aix à l’époque carolingienne. Certains chapitres se trouvent ainsi post-datés dans la base de données dans la mesure où l’on a pris le parti de ne donner de date d’attestation (à défaut de date de fondation) qu’avec la première mention du terme canonicus dans les sources.

Pendant le Moyen Age central, certaines collégiales sont également difficiles à déceler avant la transformation assez fréquente à cette époque de leur clergé en communauté monastique ou en chapitre régulier. D’autres ne sont attestées que par des tentatives de fondation vite avortées. Avec la fin du Moyen Age, la distinction entre sociétés de prêtres et chapitres dans les diocèses méridionaux n’est pas toujours aisée et là encore, certains actes d’érection peuvent ne pas être suivis d’effet. Cela a conduit à la constitution d’une liste de collégiales incertaines pour lesquelles la présence de chanoines n’est attestée que par un seul acte, a vite été remplacée par celle d’un autre clergé, est contestée par une partie de la documentation (voir la liste : ).

La seconde borne chronologique renvoie à la fin du Concile de Trente (1545-1563) qui n’intervient pas aussi directement dans l’histoire des communautés canoniales mais qui marque le ralentissement très net du mouvement des fondations de chapitres, voire sa fin dans certains diocèses.

Cette base vise à devenir un outil de travail complet pour tous les personnes s’intéressant aux collégiales séculières qui constituent une institution encore mal connue. En 1962, Jean Gaudemet soulignait déjà la difficulté d’appréhender le phénomène de leur apparition dans sa globalité et sa continuité historique. Cette diversité a probablement découragé toute tentative de synthèse dans l’historiographie sur les institutions ecclésiastiques médiévales. Depuis, cette lacune est régulièrement déplorée par les historiens de l’Église de France. En 1964, Gabriel Lebras concluait ses remarques sur le poids des collégiales dans le fonctionnement des diocèses, en disant que la Chrétienté médiévale ne serait vraiment connue que lorsque la géographie religieuse aurait révélé la condition de tous les lieux de culte, et pas seulement celles des paroisses et des monastères. Malgré les pistes ouvertes à cette époque par deux historiens du droit, Jean-François Lemarignier et Jacques-Henri Légier, trente plus tard en 1993, Michel Parisse regrettait toujours qu’aucune étude globale n’ait été réalisée sur le phénomène canonial, masqué par les études sur les seuls chapitres cathédraux au détriment des plus petites fondations. La bibliographie générale rappelée en 2002 par la chercheuse néerlandaise Brigitte Meijns sur les fondations canoniales des origines au XIIesiècle atteste le déséquilibre entre la bonne connaissance qu’en ont les historiographies allemande, suisse, belge et néerlandaise et les études encore trop uniquement monographiques dont dispose la recherche française.

La Base des collégiales séculières de France devra donc permettre de comprendre mieux la place que celles-ci occupent dans le paysage religieux médiéval à côté des cathédrales, des monastères, des églises paroissiales. Mais elle doit d’abord être un instrument de recherche rapide et commode qui empêche de les confondre avec des établissements monastiques et qui donne des repères sur la date de leur fondation (ou de leur attestation), les transformations institutionnelles qui ont fréquemment affecté ces communautés, la composition de leur corps capitulaire et les liens institutionnels qui les lient à d’autres établissements, séculiers ou réguliers.

Blog

Octobre 2014

Octobre 2014 Moines et chanoines en Europe du Nord-Ouest (IXe-XVIIIe siècle) : organisation par N. Deflou-Leca (MCF Université de Grenoble), J. Heuclin (professeur Université catholique de Lille), A. Massoni (MCF Université de Limoges), P. Montaubin (MCF Université de Picardie)et Ph. Racinet( professeur Université de Picardie) d’un colloque tenu les 10 et 11 octobre 2014 à Saint-Amand …

Octobre 2010

Octobre 2010 Les interventions de la curie pontificale dans l’histoire des collégiales en France au Moyen Âge : organisation par A. Massoni, E. Moureau et C. Saint-Martin d’un colloque tenu du 29 au 31 octobre 2010 à Montpezat-de-Quercy. La publication est prévue pour 2016 chez Brepols. (voir le programme  )

Juillet 2009

Juillet 2009 Les collégiales et la ville dans la province ecclésiastique de Reims (IXe-XVIe siècles) : organisation par Roselyne Le Bourgeois, Anne Massoni et Pascal Montaubin d’un colloque tenu du 3 au 5 juillet 2009 à Beauvais. (voir la table des matières de la publication )