Le 27 décembre 1062, les prêtres du castellum de Loudun demandent à Geoffroy le Barbu, comte d'Anjou, la fondation d'un chapitre. Ils obtiennent alors un champ hors les murs de la ville pour y bâtir un monasterium, un cloître et des maisons canoniales. Ces clercs étaient probablement les desservants de l'église paroissiale Notre-Dame qui apparaît dans les textes 2 années plus tôt, en avril 1060, lors de sa donation par le seigneur de Loudun, Hugues Mange-Breton, à l'abbaye de Tournus avec l'approbation de l'évêque de Poitiers, Isembert II (1047-1086) (S. Perrault, 2011, p. 272-273 d'après BnF, ms. Latin 16958, f°181-182). En effet, dans les bulles d'Urbain II en 1096, de Calixte II en 1119 confirmant les biens de l'abbaye de Tournus, il n'est plus question de Notre-Dame mais de Sainte-Croix. Le changement de dédicace s'est opéré entre la fondation de 1062 et 1096 (R. Favreau, 1988, p. 168). Manifestement, les clercs n'ont pas fait construire une nouvelle église pour leur chapitre et fondent leur monasterium à partir de l'église Notre-Dame déjà construite qu'il ne faut pas confondre avec Sainte-Marie-du-Château, le prieuré tournusien.
Dans une charte de l'évêque Pierre II (1087-1115), le vocable est désormais celui de la Sainte-Croix.
D'après le pouillé de 1782, Foulques V, le petit-fils du fondateur, donne, avant 1123, un morceau de la Vraie Croix et la collégiale aurait pris alors le titre de chapitre royal, ce qui est sujet à caution (Pouillé du diocèse de Poitiers, 1868, p. 155 en note). Le chapitre ne détient pas de juridiction paroissiale si ce n'est sur les inhumations des chanoines et des gardiens de l'église (S. Perrault, 2008, p. 423-433)
Auteur(s) de cette notice: Véronique Soulay / Anne Massoni