Chapitre séculier - Fiche valide
En 1317, Guillaume d'Harcourt, baron d'Elbeuf, grand queu de France, établit un chapitre séculier dans l'un de ses fiefs, La-Saussaye, paroisse de Saint-Martin-La-Corneille, en une chapelle dédiée au saint roi Louis qu'il a commencé à faire construire dix ans plus tôt. Les treize chanoines devront tous être prêtres, parmi eux siègent un doyen et un chantre tous deux élus par les chanoines. Les possessions sont considérables, principalement des rentes sur des moulins mais aussi des terres. Chaque prébende assure un revenu de 30 livres, le doyen a en plus 20 livres et le chantre 10. L'église est située dans un enclos où se rassemblent les maisons canoniales, dont la plus grande, celle du doyen, datant du XVe siècle, était encore debout à la fin du XIXe siècle, espace que le roi exempte en 1318 de toute juridiction temporelle et qui comporte aussi une grande cour avec un puits et un cimetière. En 1319, le fondateur accorde au chapitre, en sa communauté comme en chacun de ses membres, la pleine franchise de tous droits dans toutes ses seigneuries. En 1323, Guillaume et sa femme Blanche d'Avaugour ajoutent encore au patrimoine de ce collège une rente de 200 livres sur la Vicomté de l'Eau à Rouen, c'est-à-dire sur les prélèvements qui affectent toutes les activités liées à la Seine en cette ville. Après la mort de Guillaume en 1327, Blanche donne 1000 livres pour parfaire la construction de l'église, autant pour acquérir des ornements et 7000 livres pour constituer une nouvelle rente au profit des chanoines, tous dons que le roi ratifie l'année suivante. Cette année-là, les chanoines fondent deux chapellenies perpétuelles au service de la collégiale. La paroisse Saint-Martin-La Corneille, dont Guillaume d'Harcourt avait le patronage, est unie dès le départ au décanat de la collégiale, mais le doyen n'exerce la cure d'âmes que sur l'enclos, le château et leurs habitants, les autres paroissiens étant desservis par un vicaire perpétuel qu'il doit désigner. Marie d'Harcourt, épouse d'Antoine de Lorraine-Vaudémont, donne plus tard deux patronages d'église, Saint-Pierre du Bosc-Roger en 1459 et Saint-Taurin d'Hectomare en 1474. René II, duc de Lorraine (1473-1508), fonde quatre enfants de choeur. Claude de Lorraine, seigneur du lieu de 1508 à 1550, supprime la treizième prébende. Le chapitre, dont les maisons d'Harcourt puis de Lorraine ont toujours détenu le patronage, disparaît le 7 janvier 1791, mais le bâtiment, devenu église paroissiale, est toujours en élévation, après des reconstructions cependant
Archives départementales de l'Eure, G 242-277, 2 F 2007-2009, 3065
Archives départementales de la Seine-Maritime, G 147 fol. 6v, G 9475 fol. 4v
B. Pâris, Mémoriaux de la Chambre des comptes de Normandie (XIVe-XVIIe siècles), Editions généalogiques de la Voûte, 2009, t. 2, p. 26
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L Delamare, La Saussaye et sa collégiale, Elbeuf, 1879
C. Leroy, Essai sur la collégiale de La Saussaye, Louviers, 1899
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Vincent Tabbagh, le 30/7/2022
Pour citer cette fiche:
Vincent Tabbagh, « Fiche de la collégiale Saint-Louis de La Saussaye », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=855>], version du 30/7/2022, consultée le