Chapitre séculier - Fiche valide
Vers 1152, le seigneur de Vernon fonde une collégiale au coeur de la ville et fait édifier le bâtiment qui dessert en même temps, en tant que paroisse, ses habitants. Il la dote notamment du quart de la forêt de Vernon. Richard de Vernon lui accorde une charte en 1186. Prévue à l'origine pour douze chanoines, elle ne compte que neuf prébendes en 1250, 1255 et 1269, lorsque l'archevêque de Rouen Eudes Rigaud la visite. A ce moment, le développement du bas choeur, remarquable, témoigne de l'intense activité de cette église : neuf vicaires amovibles la desservent en plus des chanoines, aidés par quatre clercs. Les actes de la fin du Moyen Age parlent des chanoines et du chapitre sans utiliser la formule plus habituelle dans les communautés séculières "le doyen et le chapitre". Dans les années 1430, vingt-sept chanoines, chapelains et clercs sont au service de cette église. Les écoles de Vernon étaient alors établies dans une maison qui appartenait au chapitre, lequel possédait dans la ville une trentaine de maisons occupées par des laïcs, en plus de clos et de granges. Le budget du collège, en ces années 1430, tournait autour de 500 livres tournois par an. D'après un compte de 1462, trois chanoines et quinze chapelains résident ; le total des distributions du choeur cette année-là n'atteint pas 200 livres. Les seigneurs du lieu, à la fondation, s'étaient sans doute réservé le patronage de l'église. La ville devient seigneurie royale à la fin du XIIe siècle et le roi apparaît donc comme patron du collège dans un pouillé du XIVe siècle. Un noble, Roger Thorel, en a augmenté la fondation en 1212. La collégiale, qui se disait au XVe siècle de fondation royale, s'est maintenue jusqu'à la Révolution et le vaste bâtiment est toujours en élévation. Un fragment de compte de la seconde moitié du XVe siècle mentionne la présence d'un cloître. L'Hôtel-Dieu, fondé par saint Louis, en est indépendant. La documentation qui la concerne est malheureusement réduite, elle n'apparaît guère, par exemple, dans les registres pontificaux
Le doyen avait droit de siéger à l'Echiquier de Normandie, cour royale d'appel pour toute la province jusqu'au début du XVIe siècle
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Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Vincent Tabbagh, le 30/7/2022
Pour citer cette fiche:
Vincent Tabbagh, « Fiche de la collégiale Notre-Dame de Vernon », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=853>], version du 30/7/2022, consultée le
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