Chapitre séculier - Fiche valide
A l'origine basilique funéraire du premier évêque de Poitiers fondée au IVe siècle, l'établissement devient une collégiale probablement dès le IXe siècle. L'expansion de la ville durant le Moyen Âge et l'emprise des nombreuses activités du chapitre (notamment école, hôpitaux, moulins, foire et vente de vin) contribuent à intégrer dans les murs de la ville l'édifice, jadis situé dans une nécropole extra muros constituée en bourg. En 1074, Grégoire VII place la collégiale sous la protection du Saint Siège (Labande-Mailfert, 1962, p. 45). Commencée à la fin du XIe siècle, l'église encore en élévation témoigne de l'importance du chapitre dont le nombre de chanoines est fixé à 60 en 1078.
Richement dotée à l'époque mérovingienne, la communauté disposait d'un temporel étendu dans le diocèse de Poitiers, dans le comté de Cahors, les pays de Carcassonne et de Toulouse ainsi qu'en Bourgogne
Le vocable de la basilique funéraire est de Saint-Jean-et-Saint-Paul.
368 : mort de saint Hilaire (Martyrologe Hiéronymien, 1894). Lorsqu'Hilaire meurt, il est inhumé dans la partie occidentale de la nécropole antique de Blossac (Martyrologe Hiéronymien, 1894).
Une communauté de moines est attestée en 768, dans un diplôme de Pépin le Bref (Topographie chrétienne, 1998, p. 86-87). Elle est régie par un abbé de basilique (Grégoire de Tours, Historia francorum, V, 24, p. 23) mais il n'est pas commode de savoir si elle a vraiment pris place dans la basilique ancienne
L'oratoire est détruit par les Vandales et par les Huns
567 : Venance Fortunat lors de son séjour à Poitiers en 567-568 rapporte les miracles produits sur le tombeau du saint (Venance Fortunat, Liber de virtutibus S. Hilari, p. 7-11)
Eglise collégiale reconstruite à partir du XIe siècle et consacrée en 1049 alors qu'elle n'était pas achevée (Labande-Mailfert, 1962, p. 45-62), reprise en pierre à la fin du XIe siècle pour les parties orientales (Camus, 1982, p. 101-120 et 1982, p. 239-271)
Saint-Hilaire-le-Grand est en relation avec :
En 969, Salomon est "magister scholarum Sancti Hilarii" [Favreau, 1960, p. 474]
Mention d'un trésorier ou claviger en 913 (Rédet, 1847, p. 17)
Guillaume Tête d'Etoupe, comte de Poitou, est confirmé comme abbas de la communauté par Louis IV d'Outremer (Rédet, 1847, p. 22)
Le chantre représente le chapitre à la dédicace de la Trinité de Vendôme en 1040 (Labande-Mailfert, 1962, p. 45)
Une charte de Gui-Geoffroy, duc d'Aquitaine, et de Guillaume son fils fixe le nombre de chanoines à 60 en 1078 (Rédet, 1847, p. 97 ; Gallia Christiana, t. 2, Instrumenta, col. 271)
Mention de la dignité de doyen en 1215 (Rédet, 1847, p. 221) qui supplante le trésorier à la tête du chapitre dans le courant du XIIIe siècle (Rédet, 1847, p. 270 : acte par lequel le chapitre de Saint-Hilaire désavoue cette proposition avancée par son procureur à la cour du pape, à savoir que le trésorier est le chef du chapitre, et que le chapitre ne peut donner ni recevoir de citation sans sa permission ni son consentement)
Mention d'un sous-doyen en 1255 (Rédet, 1847, p. 274)
Statut fixant le nombre des chanoines à 23 en 1305, y compris le doyen (Rédet, 1852, p. 4-5). Mention en 1402 d'un maître de psalette dont la prébende est fondée par Jean Berry, comte de Poitou (Rédet, 1852, p. 59-61). En 1470, on compte 11 vicaires, 26 prêtres, 8 clercs, 8 clergeons et enfants de psalette, 14 coûtres, 5 hebdomadiers (le décompte est fait dans le procès-verbal de la remise d'une relique de saint Omer faite aux chanoines de Saint-Hilaire par Jean Haberge, chantre de l'Eglise de Poitiers, Rédet, 1852, p. 159-167)
D'après le Pouillé du diocèse de Poitiers, 1868, p. 165-167
Par décision du pape Urbain IVen 1263, l'évêque de Poitiers peut proposer 4 clercs au premier canonicat vacant (Rédet, 1852, p. 311-312)
Tous les comtes de Poitou et ducs d'Aquitaine sont abbés laïcs de Saint-Hilaire
L'édifice qui est conservé aujourd'hui en élévation est dans une grande majorité attribuable à l'art roman de la fin du XIe et du début du XIIe siècle. Un clocher remontant à cette campagne de reconstruction s'est effondré en 1590 (Labande-Mailfert, 1962, p. 45-62 ; Camus, 1982, n°98-100)
éd. J.-B. de Rossi et L. Duchesne, Martyrologe Hiéronymien, AA, SS, Nov. II, 2, Bruxelles, 1894
Venance Fortunat, Liber de virtutibus S. Hilari, éd. B. Krusch, MGH, AA, IV, 2, p. 7-11
Grégoire de Tours, Historia francorum, V, 24, p. 23
Gallia Christiana, t. 2, Instrumenta, col. 271
éd. H. Beauchet-Filleau, Pouillé du diocèse de Poitiers, Poitiers, 1868, p. 165-167
L. Rédet, "Documents pour l'histoire de l'église de Saint-Hilaire de Poitiers", Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest, t. 14, 1847, p. 1-362 et t. 15, 1852, p. 1-462
M.-T. Camus, "La reconstruction de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers à l'époque romane", Cahiers de civilisation médiévale, 1982, n°98, p. 101-120, n°99-100, p. 239-271
L. Vallière, Diocèse de Poitiers, Turnhout, 2008 (Fasti Ecclesiae Gallicanae, 10), p. 6
R. Favreau, Le diocèse de Poitiers, Paris, 1988, p. 167
R. Favreau, La ville de Poitiers à la fin du Moyen Âge. Une capitale régionale, Poitiers, 1978
A. le Touzé de Longuemar, "Essai historique sur l'église collégiale de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers", Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest, t. 23, 1856
dir. N. Gauthier et J. C. Picard, Province ecclésiastique de Bordeaux, Paris, t. 10, 1998 (Topographie chrétienne des cités de la Gaule des origines au milieu du VIIIe siècle, 4), p. 86-87
Y. Labande-Mailfert, Poitou roman, La Pierre-Qui-Vire, 1962, p. 45-62
L. Vallière, Le chapitre de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers au Moyen Âge. Une collégiale poitevine entre 1240 et 1440, thèse de doctorat sous la direction de Martin Aurell, Université de Poitiers, 2001
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Véronique Soulay / Anne Massoni, le 11/7/2022
Pour citer cette fiche:
Véronique Soulay / Anne Massoni, « Fiche de la collégiale Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=776>], version du 11/7/2022, consultée le
808 : un acte indique que la vie dans la basilique se déroule "sub habito canonico" (acte de Louis le Pieux, roi d'Aquitaine pour la distinction entre les frères qui vont mener une vie monastique à Nouaillé et ceux qui demeurent à Saint-Hilaire pour observer l'institution canonique (Rédet, 1847, p. 3-5)
924 : mention de canonici (Rédet, 1847, p. 19)