Chapitre séculier - Fiche valide
Durant la période médiévale, on parle de "Saint-Aignan en Berry". Aujourd'hui, la commune est celle de Saint-Aignan-sur-Cher. Le bourg s'est développé sur la rive sud du Cher. Les gestes des seigneurs d'Amboise (milieu du XIIe s.) prétendent qu'Eudes Ier comte de Blois (mort vers 995) aurait aménagé l'oppidum situé sur le Cher, "où il y avait une église de saint Aignan autrefois habitée par des ermites". Eudes II (mort en 1037), comte de Blois et de Sancerre, concéda le site à son vassal Geoffroi de Donzy, seigneur du diocèse d'Auxerre. Selon la même chronique, ce dernier aurait été inhumé vers 1037 "à Saint-Aignan sur le côté de l'église Saint-Jean". L'église principale du castrum est placée sous le vocable de Saint-Jean et Saint-Aignan. Un collège séculier est peut-être installé au XIIe siècle selon M. Baylé, par un seigneur de Donzy. Hervé de Donzy se révolta contre son seigneur, le comte de Nevers, qui est contraint de lui donner en 1199 la main de sa fille, Mahaut de Courtenay, héritière des comtés de Nevers, Auxerre et Tonnerre. L'héritier des trois comtés cumule au XIIIe siècle la seigneurie de Saint-Aignan. Mathilde de Bourbon, trois fois comtesse, se marie en 1248 à Eudes de Bourgogne, desquels naissent trois filles. La benjamine, Alix de Bourgogne, hérite du comté d'Auxerre et se marie en 1268 à Jean de Chalon, fils du comte de Bourgogne. Pour plusieurs générations, Saint-Aignan appartient à une branche des Chalon qui possède le comté d'Auxerre jusqu'à sa vente faite au roi en 1370. Depuis 1308, le comté de Tonnerre est passé à la même branche des Chalon. Les Chalon-Tonnerre possèdent Saint-Aignan jusqu'en 1463, quand meurt Marguerite de Chalon, mariée à Olivier de Husson. Saint-Aignan est la propriété de la famille de Husson-Tonnerre jusqu'en 1540.
Des bacheliers sont mentionnés en 1287 aux côtés des chanoines. Il y a un curé de Saint-Aignan en 1408. En 1498, le chanoine Jean Nivard fonde par testament une maîtrise composée d'un maître et de 4 enfants, mais si cela ne pouvait se faire, les biens seraient destinés à la Chartreuse du Liget
En 1453, il y a 1 prieur, 5 prêtres chanoines, 16 vicaires et bacheliers dont 13 prêtres
La crypte à 3 chapelles rayonnantes est du XIe siècle. On peut y voir des peintures romanes et d'autres contemporaines des écus aux armes de Chalon
Archives départementales du Loir-et-Cher, G 446-875
M. Baylé, "Saint-Aignan-sur-Cher", Congrès archéologique de France, 139e session, Blésois et Vendômois, 1986, p. 310-333
C. di Matteo, "Eglise de Saint-Aignan. Peintures de la crypte", Congrès archéologique de France, 139e session, Blésois et Vendômois, 1986, p. 334-336
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Jean-Vincent Jourd'heuil, le 17/3/2021
Pour citer cette fiche:
Jean-Vincent Jourd'heuil, « Fiche de la collégiale Saint-Aignan de Saint-Aignan », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=691>], version du 17/3/2021, consultée le
Le chevet et le choeur sont de la fin du XIe siècle, la nef de la fin du XIe siècle remaniée au XIIe siècle, le clocher-porche de la fin du XIIe siècle