Chapitre séculier - Fiche en cours
L'église subsiste dans l'ancien castrum gallo-romain, elle était à une dizaine de mètres de la Loire. Désaffectée du culte, elle est aujourd'hui une salle municipale d'exposition. Il se trouve deux autres églises dans le castrum sous le même vocable pétrinien (Saint-Pierre-Lentin devant la cathédrale, la collégiale Saint-Pierre-Empont). Le vocable de Saint-Pierre-le-Puellier rappelle que le site fut autrefois occupé par des femmes (ecclesia sancti Petri Puellarum), mais à l'examen de toutes les sources possibles, J.-Ch. Picard hésite à faire de ce lieu un site attesté avant le IXe siècle. Raoul Glaber mentionne au début du XIe siècle à Orléans un collège de saintes moniales ("collegium sanctimonialium") qu'il déduit du vocable ("quod etiam exinde cognomento Puellare dicitur"), mais cela ne suffit pas pour en faire une attestation fiable. Picard propose éventuellement de voir Saint-Pierre-le-Puellier dans un passage de la Vie de saint Eucher d'Orléans (mort vers 732), qu'il ne date pas. Cette source indique que des soeurs du futur évêque vivaient saintement dans un monastère de moniales près de la cité orléanaise ("quae in coenobio sanctarum monacharum situm iuxta urbe Aurelianorum"). Picard est gêné par la précision topographique qui situe le monastère hors des murs, ce qui ne nous semble pas un motif dirrimant pour exclure la filiation entre ce lieu et la future collégiale. Un diplôme vers 840 confirme la possession épiscopale de la "cella sancti Petri puellarum". On remarque que le vocable "aux femmes" fait pendant à celui "aux hommes" dans la même cité. J. Debal (Orléans. Une ville, une histoire, t. 1, X-nova, 1998, p. 71 n. 3) pense que "puellier" est plutôt à chercher du côté de "puticularis" (sic), c'est-à-dire un cimetière, ce qui aurait été incompris au IXe siècle et donc transformé en "puellarum". Ainsi l'église serait une église cimétériale. D'une part, la situation intra muros gêne pour voir un cimetière du haut Moyen Âge. D'autre part, "puticularis" n'existe dans aucun dictionnaire latin (base Brepolis, database of latin dictionaries) et sous aucune déclinaison. On peut en revanche penser à "puticulus", synonyme de sépulcre, "puticuli", synonyme de catacombes, et de leurs dérivés au féminin ou au masculin qui donnent au génétif "puticuli, puticulorum, puticularum". Cette hypothèse laisse sceptique. L'Atlas de la France de l'an mil retient en ce lieu une abbaye féminine avant le VIIIe siècle puis une collégiale au Xe siècle
La collégiale est désaffectée
A. Longnon, Pouillés de la province de Sens, Paris, 1904 (Recueil des historiens de la France. Pouillés, 4), p. 336
J.-Ch. Picard, "Orléans", dans Topographie chrétienne des cités de la Gaule..., t. 8, Paris, 1992, p. 94
M. Parisse dir., Atlas de la France de l'an mil, Paris, 1994, p. 42
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Jean-Vincent Jourd'heuil, le 27/7/2022
Pour citer cette fiche:
Jean-Vincent Jourd'heuil, « Fiche de la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier de Orléans », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=652>], version du 27/7/2022, consultée le
Le testament de l'évêque d'Orléans Raoul Grosparmi (1310) désigne parmi les exécuteurs son chapelain, Nicolas, doyen de la collégiale