Chapitre séculier - Fiche valide
L'église Saint-Maurice a disparu. Il demeure une rue et une impasse sous ce vocable, hors des murs de la ville ("in suburbio Sancti Mauricii"), au nord près de l'Eure. L'église a longtemps donné son nom à un faubourg appelé "colline de Saint-Maurice de Chartres" (1311). Un tableau votif de 1574 conservé au musée de la ville représente la collégiale. Le tableau du siège de la cité en 1568 la montre encore.
En 1173, avec l'accord du chapitre cathédral de Chartres, Guillaume de Champagne, sous le titre d'archevêque de Sens et de légat, fait le don aux Bénédictins de Notre-Dame de Josaphat au nord de Chartres, à Lèves, des revenus d'une année de toute prébende vacante dans l'église Saint-Maurice (annualia ecclesie beati Mauricii... quocumque modo prebendam vacare contigerit). Guillaume cumulait aussi le siège de Chartres qu'il avait possédé en premier. En 1119, cette abbaye s'était installée sur une paroisse appartenant à la collégiale et avec son accord.
En avril 1168 ou 1169, Alexandre III reconnaît la possession et le patronage (patrocinio) de "l'église Saint-Maurice de Chartres" aux évêques de Chartres, alors qu'elle avait été aux prises de mains laïques. Il adresse encore une bulle à l'abbé de Notre-Dame de Josaphat confirmant les biens de ce monastère, dont le revenu annuel des prébendes vacantes de la collégiale Saint-Maurice. La bulle, connue de seconde main et sans sa date, est donnée entre 1173 et la mort du pape en 1181. Le don fait à l'abbaye de Josaphat en 1196 par l'évêque Renaud de Chartres de la prochaine prébende vacante de la collégiale Saint-Maurice, fait dire à l'abbé Charles Métais que le don de Guillaume de Champagne n"était pas entré en vigueur. On ne peut trancher. Entre 1173 et 1196, peut-être aucun chanoine n'était-il encore mort ? L'obituaire de Notre-Dame de Josaphat indique, sans date, au 7 juin la commémoration des anniversaires de tous les chanoines de la cathédrale et de l'église Saint-Maurice, ainsi que des autres frères et soeurs de leur confraternité. La collégiale a transmis son obituaire rédigé autour de 1300, avec des additions. Dans la première couche, on rencontre "les prêtres de cette église, les vicaires et les marguilliers", le "prêtre (sacerdos) de Saint-Maurice" qui est le curé. Aux deux siècles suivants, il est question des vicaires et du curé de Saint-Maurice.
En 1208, "les prêtres de Saint-Maurice de Chartres" desservent la chapelle de Lèves : ce lieu est encore sous la tutelle de la paroisse Saint-Maurice de Chartres.
Le chanoine de Saint-Maurice, Robert du Coin-du-Mur, l'un des maîtres de l'école de Chartres, obtient des reliques des martyrs de la Légion thébaine, de l'abbé de Saint-Maurice d'Agaune en 1217. Fils de Pierre du Coin-du-Mur, bourgeois de Chartres, Robert devint ensuite chanoine de la cathédrale et professeur de droit canon à Paris, official de Chartres. Il a son obit dans la collégiale.
On parle de Saint-Maurice-lès-Chartres en 1429. En 1594, l'abbé de Josaphat énumère ses biens, dont "le droit du gros d'une prébende de Saint-Maurice"
Source : pouillé transcrit vers 1272
Le don des annates à l'abbaye de Josaphat fait en 1173 par l'évêque de Chartres suppose que ce dernier est le collateur des prébendes
En août 1196, l'évêque de Chartres Renaud de Mousson donne une "prébende de Saint-Maurice de Chartres" dès qu'elle sera vacante par la mort d'un chanoine (qui prima obitu canonici vacaverit). Ce don se fait pour le remède de l'âme de l'évêque, de ses parents et de son frère Henri, comte de Bar. En attendant, l'évêque donne aux moines un marc d'argent à percevoir à la Pentecôte. Contre ce don, les moines diront un anniversaire pour chacune des personnes précitées
Archives départementales de l'Eure-et-Loir, G 3238-3266, G supp 648
A. Longnon, Pouillés de la province de Sens, Paris, 1904, p. 103
Ch. Métais, Cartulaire de Notre-Dame de Josaphat, Chartres, 1911, t. 1, n°2, n°258, n°291, p. 295, p. 367
Ch. Métais, Cartulaire de Notre-Dame de Josaphat, Chartres, 1912, t. 2, n°433, n°554, p. 223
Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. E. de Lépinois et L. Merlet, Chartres, 1862, t. 1, p. 178
A. Longnon, Obituaires de la province de Sens (Recueil des obituaires, 2), Paris, 1906, p. 66, p. 120, p. 247, p. 352-355
J. Lacour, Chartres. Eglises et chapelles, Luisant, 1985, p. 143
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Jean-Vincent Jourd'heuil, le 27/7/2022
Pour citer cette fiche:
Jean-Vincent Jourd'heuil, « Fiche de la collégiale Saint-Maurice de Chartres », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=564>], version du 27/7/2022, consultée le
En 1119, l'évêque de Chartres confirme la fondation de l'abbaye bénédictine Notre-Dame de Josaphat près de Lèves au nord de Chartres, sur une paroisse qui appartient à "l'église des chanoines de Saint-Maurice", avec le consentement de ceux-ci