Chapitre séculier - Fiche valide
Le vocable ''primitif'' de l'église était celui des Apôtres. Lors de la fondation de la collégiale, celui de Saint-Symphorien le remplace même si, dans de nombreux actes, le double vocable est cité.
La collégiale Saint-Symphorien pourrait avoir été fondée pour contrôler la paroisse.
Des fouilles archéologiques réalisées en 2006 ont attesté l'emplacement du cloître de la collégiale (à l'emplacement de l'immeuble numéro 3, visible sur google maps). L'église, détruite, se situe à l'est de celui-ci
La tradition veut que le site de la collégiale ait accueilli la première cathédrale de Reims, dont le vocable aurait été celui des Apôtres. Cette tradition semble provenir de sources indirectes transmises par Flodoard. L'interprétation de ces ''traces'' est très problématique. Des fouilles archéologiques sur le site ont mis en évidence la présence de thermes au IVe s., dans lesquels une cathédrale aurait pu être aménagée, à l'image du site de l'actuelle cathédrale de Reims. Au Ve s., le siège episcopal aurait pu être transféré à l'emplacement de l'église de l'évêque Nicaise. L'évolution de ces 2 sites pourrait donner quelques crédits à la tradition mais ce siège épiscopal primitif reste très hypothétique (voir N. Philippe, La collégiale..., p. 36-44)
Le testament de l'évêque rémois Sonnatius qui daterait de 625, transmis par Flodoard, mentionne une ''basilique des Apôtres''. La tradition veut que cette basilique ait succédé à la cathédrale au Ve s. et qu'elle ait précédé la ''diaconie des Apôtres''. Le recoupement des sources, notamment archéologiques, ne permet pas de confirmer l'existence d'une institution sur le site au Ve s. et cette basilique reste problématique (voir N. Philippe, La collégiale..., p. 45-47)
Dans le testament long de saint Remi, un apocryphe du XIe s., il est fait mention d'une ''diaconie des Apôtres''. La tradition voudrait que cette diaconie ait succédé à la cathédrale primitive du Ve s. et/ou à la ''basilique des Apôtres'' et qu'elle ait précédé la fondation de la collégiale au XIe s. Le recoupement des sources et l'histoire de cette institution ne permettent pas d'accréditer ces thèses ni son existence (voir N. Philippe, La collégiale..., p. 48-50)
Des fouilles archéologiques ont révélé une occupation gauloise puis gallo-romaine. Une villa a été mise au jour, elle était dotée de thermes et de mosaïques. Les données sont en attente de validation par un futur rapport de fouilles
La fouille de 2006 n'a pas pu confirmer la présence de la cathédrale antique. Néanmoins, l'aménagement d'un lieu de culte dans une riche villa romaine est avéré sur plusieurs sites archéologiques. Il pourrait en être de même à Reims. Données à confirmer par le futur rapport de fouilles
Les fouilles n'ont pu confirmer la présence de la basilique mentionnée par la tradition locale
Saint-Symphorien est en relation avec :
Cet autel est mentionné dans une pancarte de l'archevêque Raoul le Vert de 1119
Cet autel est mentionné dans une pancarte de l'archevêque Raoul le Vert de 1119
Cet autel ne semble pas avoir été dans la dépendance du chapitre en 1119 (état du temporel). Néanmoins, le pouillé du XIVe siècle indique que le chapitre en a la collation
L'autel est à la collation du chapitre de la collégiale en 1119. Cette église n'est plus qu'une simple chapelle non consacrée dans le pouillé du XIVe siècle. En revanche, il est fait mention dans ce même pouillé de l'église paroissiale de Saint-Martin de Bezannes, dont l'autel est à la collation du chapitre
Cet autel est à la collation du chapitre dès 1119. Dans le pouillé du XIVe siècle, il n'est plus mentionné. Néanmoins, une chapelle située à Bourcq dépendant de l'autel de Mars-sur-Bourq en 1119 est indiquée comme église paroissiale dans ce même pouillé. Les deux localités (Bourcq et Mars-sur-Bourcq) sont limitrophes
En 1119, cette église est désignée comme chapelle dépendant de l'autel de Mars-sur-Bourcq, autel à la collation du chapitre Saint-Symphorien de Reims. Au XIVe siècle, cet autel de Mars-sur-Bourq n'est plus mentionné dans le pouillé mais l'église de Bourcq est devenue église paroissiale. Les 2 localités sont limitrophes
En 1060, l'archevêque Gervais de Reims donne l'autel de Coulommes au chapitre de Saint-Symphorien, mentionné ensuite comme église paroissiale dans les pouillés
Cet autel est mentionné dans une pancarte de l'archevêque Raoul le Vert de 1119
Cet autel est mentionné dans une pancarte de l'archevêque Raoul le Vert de 1119. Elle est ensuite désignée comme église paroissiale dans les pouillés
Cet autel a été donné au chapitre par l'archevêque Guillaume aux Blanches Mains pour la fondation d'une chapellenie en la collégiale Saint-Symphorien de Reims
Seul un pouillé du XIVe siècle mentionne ce droit de patronage
Ce droit est donné par l'archevêque de Reims lors de l'érection du décanat, en remplacement de la prévôté comme dignité du chapitre de la collégiale Saint-Symphorien de Reims. Il doit accroître les revenus du doyen qui posséde seul le droit de collation (sans le chapitre)
Ce droit est donné par l'archevêque de Reims lors de l'érection du décanat, en remplacement de la prévôté comme dignité du chapitre de la collégiale Saint-Symphorien de Reims. Il doit accroître les revenus du doyen qui posséde seul le droit de collation (sans le chapitre)
20 prébendes diaconales ont été fondées au sein du chapitre à l'origine. En 1195, un acte de Guillaume de Champagne prévoit que 3 de ces prébendes deviennent sacerdotales, leurs titulaires devant être ordonnés obligatoirement dans l'année de réception, au plus tard
Il semblerait que le dignitaire pouvait porter le titre de prévôt ou de doyen. La prévôté est peu connue. Ce titre n'est pas mentionné systématiquement dans les actes alors qu'apparaît celui de doyen, avant l'érection "officielle" du décanat en 1221, mettant fin de manière effective à la prévôté. Les 2 titres ne sont jamais mentionnés ensemble dans un même acte
En 1221, Guillaume de Joinville érige le décanat ; la prévôté est supprimée
Une nouvelle prébende sacerdotale est issue d'une chapellenie, fondée en 1238 avec un temporel important, qui a été transformée. Le premier acte conservé la concernant est une bulle de 1250 qui confirme la fondation
Cette autre prébende sacerdotale est également issue de la transformation d'une chapellenie. Aucun acte de fondation n'est conservé. Elle n'est mentionnée qu'en 1257 dans un statut
Une troisième chapellenie est transformée en prébende sacerdotale par un acte de l'archevêque. Sa dotation est complétée par ce même acte
Dans l'acte d'érection du décanat, il était inscrit que l'archevêque en est le collateur ordinaire. Une exception est à noter, en 1452, où le titulaire résigne et indique que le chapitre en a le droit de collation. L'archevêque nomme finalement un nouveau doyen en confirmant néanmoins le chapitre dans son droit de collation en cas de vacance de la dignité. Ce droit semble cependant n'avoir jamais été utilisé
Les 3 "nouvelles prébendes sacerdotales" issues de 3 chapellenies sont à la collation du seul chapitre et non de l'archevêque
Les fouilles de 2006 ont mis au jour le cloître de la collégiale dont les murs avaient conservé une élévation importante. Des sépultures ont également été découvertes. La collégiale a été vendue à un marchand de matériaux à la Révolution, qui l'a détruite. Néanmoins, les archives ont conservé de nombreuses liasses regroupant des devis et des factures de réparations faites lors des XVIe, XVIIe et XVIIIe s., ce qui a permis la reconstitution avec minutie et précision l'édifice (voir plans) et d'étudier son évolution
N. Philippe, La collégiale Saint-Symphorien de Reims, mémoire de Master, Université de Reims, 2008
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Nicolas Philippe, le 28/7/2022
Pour citer cette fiche:
Nicolas Philippe, « Fiche de la collégiale Saint-Symphorien de Reims », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=517>], version du 28/7/2022, consultée le
Aucune charte de fondation n'est conservée. Le plus ancien acte conservé dans le fonds d'archives date de 1103. Plusieurs indices permettent de proposer l'archevêque de Reims Eble de Roucy (1021-1033) ou l'archevêque Arnoul (997-1021) comme fondateur (voir N. Philippe, La collégiale..., p. 51-52)