Chapitre séculier - Fiche à valider
Le premier chapitre Saint-Anatoile n'eut qu'une brève existence. En 1037, Hugues de Salins donne l'église Saint-Anatoile à l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon. Mais, en 1042, l'empereur Henri III refuse de confirmer cette donation et, en 1049, l'église Saint-Anatoile dépend du chapitre Saint-Etienne de Besançon
Les circonstances de la refondation du chapitre séculier de Saint-Anatoile de Salins posent problème. Bernard de Vregille et Jean Gay supposent que la collégiale est refondée dès les années 1040, sous l'épiscopat de Hugues de Salins. René Locatelli, quant à lui, estime que la collégiale séculière ne réapparaît que dans la seconde moitié du XIIe siècle, prenant la suite d'un chapitre régulier : ''Ainsi, au moment où les collégiales connaissent un regain de popularité dans l'Est de la France, une communauté de chanoines prend en charge la desserte de Saint-Anatoile, avec l'accord de Saint-Etienne, qui maintient des relations étroites avec le nouvel établissement. Sur les modalités mêmes de cette érection, les textes n'apportent que des allusions sybillines, témoin cette première mention antérieure à 1140 : les chanoines de Saint-Anatoile laissent entendre dans une donation à Rosières qu'ils devront suivre la règle de saint Augustin. Y aurait-il eu au départ une communauté régulière ? Une mention de doyen rencontré en 1145 irait dans ce sens, puis le silence s'abat sur Saint-Anatoile qui ne ressurgit qu'après 1170, sous forme de collégiale séculière dirigée par un prévôt. L'hypothèse d'une régularité initiale n'aurait donc rien d'invraisemblable, puisqu'en 1140 l'observance augustinienne exerce encore tous ses attraits au niveau diocésain et que l'échec de cette tentative expliquerait le silence des textes jusqu'en 1170.'' (R. Locatelli, Sur les chemins de la perfection, op. cit., p. 197)
L'église Saint-Anatoile est édifiée, sans doute entre 1000 et 1015, par les parents de Hugues de Salins, Humbert II, sire de Salins, et Ermentrude, son épouse. Ce sanctuaire est établi sur l'emplacement d'une chapelle Saint-Symphorien-et-Sainte-Agathe
Saint-Anatoile est en relation avec :
Le prévôt du chapitre est attesté dès 1175. A partir du XIIIe siècle, le prévôt est assisté d'un seschal, assesseur qui administre les intérêts pécuniaires du chapitre et s'occupe de ses procès. Elu pour un an, puis pour trois ans, le seschal exerce une tâche ardue et les vocations manquent ; à la fin du XVe siècle, la fonction est en crise : on se résout à confier cette charge au dernier chanoine prébendé, voire à l'un des familiers de l'église
Parmi les 12 chanoines figure l'écolâtre mentionné par les statuts de 1264. Au début du XVe siècle, la deuxième place lui est reconnue dans le choeur. Il est ensuite confronté à la rivalité du surchantre (institué par bulle pontificale en 1467)
La décime de 1275 répertorie 7 chanoines à Saint-Anatoile (sans compter le prévôt)
Les statuts du chapitre de 1276 énoncent qu'il ne doit pas y avoir plus de 13 chanoines recevant prébende. Un compte des décimes et annates du XIVe siècle, un pouillé du diocèse de Besançon du XVe siècle répertorient en effet 12 chanoines et 1 prévôt à Saint-Anatoile. En 1750, au témoignage de l'érudit Dunod de Charnage, l'effectif du chapitre n'a pas changé
A l'origine, le chapitre se recrute par cooptation. Mais, dès la seconde moitié du XIIIe siècle, des interventions étrangères à la volonté du chapitre se font jour. Les statuts de 1264 opposent les membres du chapitre reçus proprio motu à ceux qui le sont quavis auctoritate. L'histoire des interventions du Saint-Siège et des princes pour faire recevoir leurs candidats au canonicat de Saint-Anatoile a été rédigée par Jean Gay (op. cit.). Finalement, le Saint-Siège impose le respect de la huitième règle de chancellerie : seule reste au chapitre, collateur de droit commun, la nomination aux canonicats et bénéfices devenus vacants au cours des mois de mars, juin, septembre et décembre
E. Clouzot, Pouillés des provinces de Besançon, de Tarentaise et de Vienne, Paris, 1940 (Recueil des Historiens de la France. Pouillés, 7), p. 13, 40, 41, 71
J.-B. Guillaume, Histoire généalogique des sires de Salins au comté de Bourgogne, avec des notes historiques et généalogiques sur l'ancienne noblesse de cette province, Besançon, 1757-1758, 2 t.
J.-B. Béchet, Recherches historiques sur la ville de Salins, Besançon, 1830, 2 t.
F.-I. Dunod de Charnage, Histoire de l'Eglise, ville et diocèse de Besançon, Besançon, 1750, 2 t.
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J. Gay, ''L'évolution des collégiales en Franche-Comté au Moyen Age : Saint-Anatoile de Salins'', Mémoires de la Société pour l'histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romands, 24e fascicule, 1963, p. 85-122
B. de Vregille, ''Les églises salinoises et l'évolution de leur situation canonique au temps de l'archevêque Hugues de Salins'', Société d'émulation du Jura, 1979-1980, p. 29-40
B. de Vregille, Hugues de Salins, archevêque de Besançon, 1031-1066, Lille, 1983, 3 t.
R. Locatelli, Sur les chemins de la perfection. Moines et chanoines dans le diocèse de Besançon, vers 1060-1220, Saint-Etienne, 1992
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Frédéric Genévrier, le 31/7/2022
Pour citer cette fiche:
Frédéric Genévrier, « Fiche de la collégiale Saint-Anatoile de Salins-les-Bains », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=441>], version du 31/7/2022, consultée le
En 1029, Hugues de Salins, le futur archevêque qui n'est alors que chanoine de Besançon et chapelain royal, s'adresse au roi Rodolphe III de Bourgogne pour obtenir confirmation des biens du chapitre qu'il a fondé cette année-là ou peu de temps auparavant