Chapitre séculier - Fiche à valider
La guerre de Dix Ans (1635-1644) ruine le chapitre de Calmoutier. Les autorités municipales de Vesoul, qui souhaitent posséder une collégiale en leur ville pour des raisons de prestige, en tirent argument. Philippe IV, roi d'Espagne et comte de Bourgogne, unit Calmoutier au prieuré du Marteroy, sis aux portes de Vesoul (5 mai 1651). Les chanoines quittent définitivement Calmoutier pour Vesoul en août 1651: l'église Saint-Georges de cette ville devient alors collégiale. Les bulles du pape Alexandre VII prononçant l'union définitive de Calmoutier et du Marteroy sont fulminées le 13 juin 1661
Le chapitre de Calmoutier succède à un ancien monastère (Colombe monasterium) soumis à la juridiction du chapitre cathédral Saint-Jean de Besançon en 1049
La collégiale de Calmoutier devient église paroissiale après le départ des chanoines en 1651. L'ancienne église paroissiale, qui jouxtait la collégiale, est démolie au XVIIIe siècle
Le doyen du chapitre de Calmoutier apparaît dans la documentation écrite en 1250
Le 9 novembre 1500, Jean Conquiset l'aîné, Jean Nicolin, Jean Morel et Jean Conquiset le jeune sont chanoines prébendés de l'église collégiale de Calmoutier ''tenant en leurs mains les autres prébendes, tant celle du doyen que celle des autres chanoines, vacantes par défaut de stage non fait, faisant mansions de continuelles résidences dans leurs maisons canoniales'' (abbé Vannier, op. cit., p. 233-234).
A partir du XVe siècle au moins, il est établi que le chapitre de Calmoutier compte en principe 8 chanoines et 1 doyen. Malheureusement, cet effectif théorique n'est pas toujours atteint dans la réalité. Sans doute faut-il mettre en cause les malheurs des temps, notamment les ravages des guerres, des épidémies et les difficultés financières qu'ils engendrent
L'abbé Vannier, historien du chapitre de Calmoutier, note que, l'an 1397, ''par décision du souverain de la Franche-Comté, à qui le droit de présentation et de nomination au doyenné de Calmoutier appartenait, en vertu d'indult apostolique, un nouveau doyen, appelé Jean de Vaithes, bachelier en décret, fut enfin substitué à Jean de Montjustin''
Archives départementales de la Haute-Saône, G 30 ter-101 (fonds du chapitre de Vesoul)
E. Clouzot, Pouillés des provinces de Besançon, de Tarentaise et de Vienne, Paris, 1940 (Recueil des Historiens de la France. Pouillés, 7), p. 12
dir. Société d'Agriculture, Lettres, Sciences et Arts, La Haute-Saône. Nouveau dictionnaire des communes, Vesoul, 1970, t. 2
P. Vannier, Histoire du prieuré de Saint-Nicolas de Marteroy de Vesoul, de l'église de Saint-Georges de Vesoul et de l'insigne chapitre de Notre-Dame de Calmoutier, Vesoul, 1884
B. de Vregille, Hugues de Salins, archevêque de Besançon, 1031-1066, Lille, 1983, 3 t.
R. Locatelli, Sur les chemins de la perfection. Moines et chanoines dans le diocèse de Besançon, vers 1060-1220, Saint-Etienne, 1992
F.-I. Dunod de Charnage, Histoire de l'Eglise, ville et diocèse de Besançon, Besançon, 1750, 2 t.
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Frédéric Genévrier, le 26/7/2022
Pour citer cette fiche:
Frédéric Genévrier, « Fiche de la collégiale Notre-Dame de Calmoutier », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=419>], version du 26/7/2022, consultée le
Les circonstances de la fondation du chapitre de Calmoutier nous sont inconnues par défaut de documents. Les chanoines n'ont pas manqué d'en profiter pour se forger de glorieuses origines. Un érudit ecclésiastique du XVIIIe siècle ne prétendait-il pas que le chapitre de Calmoutier avait été fondé par l'empereur Louis le Pieux vers 816 ? Aussi peu fondées fussent-elles, ces assertions avaient le mérite de faire des princes régnant sur la Franche-Comté les successeurs des fondateurs du chapitre, ce qui le protégeait notamment de la collation des prébendes par le Saint-Siège. En 1750, le canoniste Dunod de Charnage affirmait ainsi que la fondation du chapitre de Calmoutier par un Carolingien était très probable ''parce que les souverains du comté de Bourgogne ont toujours nommé son doyen et en ont été réputés les fondateurs'' et ''parce que ses chanoines se sont maintenus dans tous les temps en possession d'élire aux prébendes vacantes en tous mois, nonobstant les réserves du Saint-Siège''. Les historiens contemporains, pour leur part, estiment que le chapitre fut fondé au XIe ou au XIIe siècle. Selon Bernard de Vregille, ''l'origine de ce chapitre, vu son organisation, peut fort bien remonter à Hugues Ier (archevêque de Besançon entre 1031 et 1066)''. Au contraire, pour René Locatelli, ''on peut faire remonter ses origines à 1110-1120''. Quoi qu'il en soit, le chapitre est attesté par une charte datée de 1133