Chapitre séculier - Fiche à valider
Les origines de cette collégiale, qui porte le nom de l'un des premiers archevêques de Rouen, se trouvaient déjà entourées de mystère pour ses propres membres du début du XVIe siècle, puisqu'ils ne savaient pas qui l'avait fondée. Il peut s'agir d'une communauté liée au seigneur du lieu, le bâtiment se situant à l'intérieur du castrum et le roi en détenant le patronage dans les derniers siècles du Moyen-Age. La première attestation en remonte à 1091. En 1209, elle comprend un abbé, un trésorier et huit chanoines, plus dix vicaires prêtres, un diacre et un sous-diacre, tous bénéficiers. Chaque vicaire est lié à l'un des dignitaires ou chanoines, le remplaçant au choeur par exemple, puisque les chanoines ne sont pas tenus de résider en personne. Ce chapitre fait l'objet d'une attention particulière de la part de l'archevêque Eudes Rigaud, qui la visite au moins 17 fois entre 1248 et 1269, en réunissant les membres dans la salle capitulaire : un certain désordre y régnait en effet, en particulier par des pratiques peu conformes à l'obligation de continence. En mars 1256, il convoque même les chanoines à Rouen. Leur refus de se déplacer ouvre un contentieux à propos des droits de l'archevêque sur la communauté. Un accord est finalement trouvé en 1257 par l'intervention du roi: l'ordinaire a droit de visiter une fois par an et d'ordonner des corrections que les chanoines doivent eux-mêmes mettre en oeuvre dans un délai fixé. Passé celui-ci, l'archevêque, qui a par ailleurs la justice immédiate pour les crimes commis, peut infliger lui-même les peines. D'après le Pouillé du XIVe siècle, les prébendes ont une valeur égale, estimée à 40 livres; elle comprend alors dix membres dont le doyen qui perçoit une double prébende. Ce doyen, qualifié par cette source de decanus Pontisare, se trouve sans doute être en même temps le doyen de chrétienté de quelques paroisses à Pontoise et aux alentours et le doyen du chapitre. Le Pouillé isole en effet huit paroisses in villa Pontisare, toutes à la collation de l'archevêque. Celui-ci, au XVe siècle, ne semble pas avoir exercé de droit de collation sur les canonicats, auxquels le roi nomme donc pleno jure, ce qui explique sans doute la rareté des demandes de bénéfices en cette église auprès de la cour pontificale d'Avignon. Le chapitre avait noué une union spirituelle avec l'abbaye de chanoines réguliers de Saint-Victor de Paris: une année de revenus d'un chanoine de Saint-Mellon était versée après sa mort à ceux de Saint-Victor afin qu'ils prient chaque jour pour lui pendant un an. L'église abritait une chasse contenant des reliques de saint Mellon. Le collège comme le bâtiment disparaissent à la Révolution
Saint-Mellon est en relation avec :
Cette dignité est détenue au milieu du XIIe siècle par Philippe de France et peut-être aussi son frère Henri
Le titre d'abbé de Saint-Mellon aurait été porté jusqu'en 1237
La trésorerie aurait été la première dignité du chapitre après la disparition de l'abbatiat et jusqu'à sa disparition en 1266 par transformation en décanat par l'archevêque Eudes Rigaud
Archives départementales de la Seine-Maritime, G 1846, G 1854
Archives départementales du Val-d'Oise, G 419-427
Archives départementales de l'Oise, G 6763
éd. M. Prou, Recueil des actes de Philippe Ier, roi de France (1059-1108), Paris, 1908, p. 322
Gallia christiana, t. XI, Instrumenta, col. 133
A. Longnon, Pouillés de la province de Rouen, Paris, 1903 (Recueil des Historiens de la France. Pouillés, 2), p. 67
T. Bonnin, Regestrum visitacionum archiepiscopi rothomagensis: journal des visites d'Eude Rigaud, Rouen, 1852, p. 41-42, 105, 132, 165, 194, 240, 278, 315-316, 344, 447, 477, 503-504, 535, 570, 603-604, 639-640, 789-790, 794-795
L. Delisle, Cartulaire normand de Philippe-Auguste, Louis VIII, Saint-Louis et Philippe-le-Hardi, Caen, 1882, p. 158 n° 715
Gallia christiana, t. XI, col. 133
J. Depoin, "Les origines de la collégiale Saint-Mellon de Pontoise", Mémoires de la Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin, t. I, 1879, p. 27-52
C. de Beaurepaire, Recherches sur l'instruction publique dans le diocèse de Rouen avant 1789, Evreux, 1872, p. 37
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Vincent Tabbagh, le 27/7/2022
Pour citer cette fiche:
Vincent Tabbagh, « Fiche de la collégiale Saint-Mellon de Pontoise », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=156>], version du 27/7/2022, consultée le
Un bâtiment ecclésial aurait été construit à l'intérieur du castrum du temps du comte Dreux, au XIe siècle. L'établissement est connu par un diplôme royal de 1091, par lequel le roi le concède à l'archevêque de Rouen