Chapitre séculier - Fiche valide
La communauté canoniale d'Evaux est attestée pour la première fois en 937, lors de la donation qui lui est faite de l'église Saint-Vincent à Chantelle (Allier). Son observance de la règle de Saint-Augustin est attestée par Calixte II en 1108 et dès 1158, Adrien IV lui confirme la possession de 71 églises principalement dispersées dans le diocèse de Limoges et celui de Bourges. Elle est ensuite successivement rattachée à deux autres communautés augustiniennes : Sainte-Geneviève de Paris en 1634 puis la Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme) en 1719
La notice racontant la résolution d'un conflit entre les chanoines d'Evaux et Archambaud IV (1078-1095), seigneur de Bourbon, montre que la régularisation de l'église de Chantelle était déjà en projet avant 1096 (BECQUET 1974, p. 69). Cette mention, approximativement datée entre 1092 et 1095 (SERY 1947-1949, p. 23-24), prouve donc que la régularisation de la communauté canoniale d'Evaux était en cours dès cette époque.
Une bulle de Calixte II le confirme en 1108.
La communauté rejoint la congrégation des génovéfains en 1634 puis est rattachée en 1719 à la Sainte-Chapelle de Riom (Pouillé historique de l'abbé Nadaud, p. 275)
Saint-Pierre est en relation avec :
Changement de statut de la communauté séculière vers une communauté régulière
Widrad est attesté comme prévôt d'Evaux en 937, dans l'acte de donation de l'église de Chantelle (FLAMENT 1917, p. 132-133)
Boson, frère de Rainaud d'Aubusson, est attesté comme abbé laïc d'Evaux et de Moutier-Rozeille en 945 (BALUZE 1717, p. 367-368)
D'après une liste établie en 1739 par Perret, chanoine et baile de la Sainte-Chapelle de Riom, un prévôt d'Evaux nommé Louis est attesté en 1041 dans un hommage rendu par le seigneur de la Rocheaymon (CESSAC 1888, p. 103)
Humbert Lafeuille est d’abord mentionné comme chanoine de Bénévent et apparaît dans plusieurs actes avec le fondateur et premier prieur maître Humbert (v. 1080 – v. 1103) (GEOFFROY 1978, n°42, 148, 374, 495, 514, 550, 569). Il devient ensuite, avant 1096, prévôt de la communauté canoniale d’Evaux où il met en œuvre la régularisation (SERY 1947-1949). Il était encore prévôt de ce chapitre en 1108 (BECQUET 1974, p. 69-70). Il revient pourtant ensuite à Bénévent, où il fait et atteste plusieurs donations du temps du prieur Géraud (GEOFFROY 1978, n°151, 389, 469, 508, 551, 591). Il est mentionné comme prieur de Bénévent dans 14 actes du cartulaire, dont 1 portant le millésime 1128 (GEOFFROY 1978, n°70 et index p. 265). Son successeur, Géraud, est attesté dans un acte portant l’année 1129 (GEOFFROY 1978, n°74)
Le prévôt Gérald serait mentionné dans 2 donations de l'archevêque de Bourges Léger (1097-1120), dont l'une est datée du temps de Pascal II (1099-1118) et l'autre de Louis VI (1108-1137) (CESSAC 1888, p. 103). Néanmoins, ces années coincident avec celles du prévôt Humbert Lafeuille
L'édifice est classé au titre des Monuments historiques le 1er octobre 1841. Voir LABORDERIE 1931-1934 et VERRIER 1939
P. Flament, "Le premier seigneur de Bourbon et la charte de fondation de Chantelle", Le Moyen Âge, t. 18, 1914, p. 120-133, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1164111/f121.item
J. Becquet, "Le bullaire du Limousin", Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, t. 100, 1973, n°39, 68, 73
éd. E. Baluze, Historia Tutelensis. Libri tres, Paris, Ex typographia regia, 1717, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k131025r
M.-A. Chazaud, Étude sur la chronologie des sires de Bourbon (XIe-XIIIe siècles), Moulins, Imprimerie de C. Desrosiers, 1865, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4083066/f285.image (Max Fazy a publié en 1935 une nouvelle édition corrigée et augmentée de cet ouvrage, mais elle est conservée dans peu de bibliothèques)
éd. B. Krusch, "Grégoire de Tours, Liber in gloria confessorum", Monumenta Germaniae Historica. Scriptores rerum merovingicarum, tomi I, pars II, Hanovre, 1885, p. 744-821, https://www.dmgh.de/mgh_ss_rer_merov_1_2.
éd. A. Geoffroy, Cartulaire du prieuré Saint-Barthélemy de Bénévent (1076-1282), Poitiers, Université de Poitiers, 1979 (thèse de doctorat dactylographiée), n°544, p. 176
éd. J. de Font-Réault, "Sancti Stephani Lemovicensis cartularium", Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, Limoges, t. 69, 1919, p. 5-258, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57622902/f1.image.
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J. Becquet, "Le mouvement canonial en Limousin aux Xe-XIIe siècles", Bulletin philologique et historique du CTHS, année 1977, 1979, p. 33-43 (réédition fac-similée dans BECQUET 1985)
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M. Peynot, La Combraille : baronnie bailliage de Combraille, prévôté d'Evaux, prévôté de Chambon, abbaye de Bellaigue, Guéret, Imprimerie J. Lecante, 1931.
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Manon Durier / Anne Massoni, le 25/7/2022
Pour citer cette fiche:
Manon Durier / Anne Massoni, « Fiche de la collégiale Saint-Pierre de Evaux-les-Bains », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=1357>], version du 25/7/2022, consultée le
Grégoire de Tours mentionne, dans son traité A la gloire des confesseurs, l’existence d'une basilique à Evaux où se trouvait la tombe de saint Marien (MGH, SS rer. Merov. 1, 2, cap. 80, p. 798-799). Il y avait donc vraisemblablement dès le VIe siècle, à Evaux, une communauté de moines ou de clercs associée au culte de cet ermite mort en 513 (BECQUET 1974, p. 68).
Il faut ensuite attendre 937 pour avoir l'attestation d'une communauté de chanoines, grâce à la donation qui leur est faite d'une église à Chantelle (Allier) (édition : FLAMENT 1914, p. 132-133).
Un abbé laïc est attesté en 945 (BALUZE 1717, p. 367-368). Il s'agit de Boson, frère de Rainaud d'Aubusson (MASSONI 2010, p. 91-92). Il était aussi abbé laïc de Moutier-Rozeille (Creuse).
Evaux était en 958, comme la communauté de la Tour-Saint-Austrille et celle d'Eymoutiers, sous la tutelle de l'évêque de Limoges et du chapitre cathédral (acte de fondation de La Tour-Saint-Austrille édité dans FONT-REAULT 1919, n°8, p. 26. Voir : BECQUET 1976, p. 90 ; VEYRENCHE 2020, p. 44).