Chapitre séculier - Fiche à valider
Très mal connue, d'une existence sans doute assez brève, jamais mentionnée dans les Pouillés, la collégiale Saint-Nicolas, établie dans un bâtiment qui existe encore aujourd'hui, est attestée par deux sources. Un acte du cartulaire de l'abbaye cistercienne de Perseigne mentionne son doyen en 1191, et surtout, en 1204, l'archevêque de Sens arbitre les contentieux entre cette institution, composée alors d'un doyen et de chanoines qui détiennent des prébendes, et le prieuré Notre-Dame, né peut-être au IXe siècle, dépendant de l'abbaye bénédictine Saint-Laumer de Blois. Mamers présente alors la topographie ecclésiastique assez classique d'une collégiale castrale et d'un prieuré de moines installé au pied du bourg, dans la vallée. L'archevêque, par autorité apostolique, reconnaît que les chanoines se recrutent eux-mêmes, édicte les règles d'accession au décanat, répartit les responsabilités spirituelles et les offrandes qu'elles suscitent entre les deux communautés, partage les dîmes, deux tiers allant aux moines et un tiers aux chanoines ; moines et chanoines peuvent enseigner dans les écoles de la ville. Avant ces années 1191-1204, Saint-Nicolas a peut-être abrité une communauté de chapelains, ayant acquis le rang de chapitre, le fait qu'elle se recrute elle-même, par élection interne sans doute, faisant penser à une confrérie de desservants d'anniversaires et de messes pour les morts comme il en existe alors au Mans davantage qu'à une chapelle seigneuriale, ce que semble indiquer au contraire sa localisation, les deux organisations n'étant pas complètement incompatibles cependant. L'arbitrage de 1204 marque en tout cas l'aboutissement d'un processus d'acquisition, au moins partielle, par Saint-Nicolas, de la responsabilité paroissiale dans la ville. Il est vraisemblable que dans l'épisode de l'occupation anglaise, au XVe siècle, cette église, en partie détruite, perde son double statut, le collège disparaissant, la paroisse se déplaçant dans le prieuré Notre-Dame. Un censier dressé pour le prieuré Notre-Dame au XVe siècle ne parle plus, à propos de la répartition des dîmes, de doyen et de chanoines, mais seulement du curé. A l'époque moderne, Saint-Nicolas, bien qu'au centre de la petite ville, n'est qu'une chapelle dépendante de Notre-Dame, n'arrivant à acquérir au XVIIIe siècle que le rang de succursale, avec une messe paroissiale chaque dimanche
L'abbé de Saint-Laumer ne peut choisir le doyen que parmi les membres du chapitre, qui par ailleurs se recrutent librement eux-mêmes, sans doute par élection
Archives départementales de la Sarthe, H 297, 310
G. Fleury, "L'église Saint-Nicolas de Mamers", Revue historique et archéologique du Maine, t. XVIII, 1885, p. 241-283
J. M. Matz, Diocèse du Mans (Fasti Ecclesiae Gallicanae, 18), Turnhout, 2018, p. 9-10
P. Piolin, Histoire de l'Eglise du Mans, Paris, 1851-1863, t. IV, p. 161
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Vincent Tabbagh, le 12/7/2022
Pour citer cette fiche:
Vincent Tabbagh, « Fiche de la collégiale Saint-Nicolas de Mamers », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=1242>], version du 12/7/2022, consultée le
Le doyen exerce en même temps la cure des âmes de la paroisse