Chapitre séculier - Fiche à valider
Selon l'érudit Dom Piolin, l'évêque Hugues de Saint-Calais (1135-1142) regroupe le bas-choeur de la cathédrale, chapelains et simples clercs, en une confrérie, attachée à un autel de cette église, sous l'autorité du chapitre cathédral. Son existence est certaine à la fin du XIIe siècle, son patrimoine étant placé sous protection apostolique par une bulle de Clément III en 1189. Les actes de sa gestion sont passés alors devant l'officialité épiscopale. L'évêque Jean de Craon, au milieu du XIVe siècle, l'installe dans une petite église proche de la cathédrale, occupant l'une des tours de l'ancien castrum, Saint-Michel-du-Cloître, vocable qui la désigne désormais à la place de celui de Saint-Julien. Craon supprime l'activité paroissiale qu'avait alors cette église, après avoir été un petit oratoire proche de la domus episcopalis, desservi par des religieuses d'après le testament de l'évêque Bertichrammus (616). Etablie dans un sanctuaire qui lui est propre, on peut alors considérer cette confrérie comme un véritable chapitre collégial. Un pouillé du début du XVIe siècle mentionne son droit de présentation à huit des chapellenies de la cathédrale. Les statuts dont elle se dote en 1519, afin en particulier de mieux définir ses relations avec le chapitre cathédral, font allusion à des statuts plus anciens et prouvent qu'elle célébre en sa chapelle le service divin et des anniversaires. Elle tient des assemblées appelées capituli et examine ses propres comptes. Pendant toute son existence, qui s'achève en 1790, cette communauté se qualifie cependant de confrérie et ses membres ne sont jamais appelés chanoines. D'après un acte de 1696, elle compte à cette date 79 membres, prêtres et clercs réunis.
Archives départementales de la Sarthe, G 50-335
P. Piolin, "Statuts du chapitre de Saint-Michel-du-Cloître au Mans promulgués en 1519", Revue historique et archéologique du Maine, t. 26, 1889, p. 225-242, t. 27, 1890, p. 25-65
A. Longnon, Pouillés de la province de Tours, Paris, 1903, p. 91
J. M. Matz, Diocèse du Mans, Turnhout, 2018 (Fasti Ecclesiae Gallicanae, 18), p. 8
C. Vincent, "Les confréries de bas clercs, un expédient pour la réforme des séculiers ? L'exemple du Mans, XIIe-XIIIe siècle", Le clerc séculier au Moyen Age, Paris, 1993, p. 263-274
P. Piolin, Histoire de l'Eglise du Mans, Paris, 1851-1863, t. IV, p. 63-64
L. Pietri et J. Biarne, Topographie chrétienne des cités de la Gaule, des origines au milieu du VIIIe siècle, t. V, Province ecclésiastique de Tours, Paris, 1987, p. 50-51
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Vincent Tabbagh, le 12/7/2022
Pour citer cette fiche:
Vincent Tabbagh, « Fiche de la collégiale Saint-Michel de Le Mans », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=1239>], version du 12/7/2022, consultée le
L'évêque Jean de Craon (1347-1355) installe la communauté des clercs en dehors de la cathédrale, à l'est, dans une tour de l'ancien castrum