Chapitre séculier - Fiche valide
Entre 1055 et 1066 le puissant seigneur de Mézidon, Odon Stigand, institue dans l'église de Saint-Martin d'Ecajeul un collège de six chanoines séculiers, leur donnant des terres, des prés, des dimes, une pêcherie mais aussi les offrandes dont il gratifait sa chapelle, qui donc disparaît sans doute. Sur la demande de Stigand, trois autres personnes abandonnent des parts de dimes. Ces biens, partagés en six prébendes à l'exception de ceux qui devront assurer le luminaire, l'encens et les ornements pour les fêtes de Noël et Pâques, sont considérés par Stigand comme des honneurs, semblables à ceux que tiennent de lui ses barons. Il affranchit les servituti de cette église, dont les dépendants ne paieront plus au seigneur que les droits de moûte et de tonlieu. L'acte qui publie cette fondation et ces dispositions est dressé au nom du duc Guillaume, qui le signe, devant l'archevêque Jean, plusieurs évêques, abbés et barons, à Troarn, à une date non précisée mais qui se situe entre 1063 et 1066. Stigand a par ailleurs donné deux églises à l'abbaye de moniales de la Trinité de Caen, Falaise et Guibray, pour y faire entrer sa fille. Selon la Gallia christiana, Maurice et Robert, deux fils de Stigand, poursuivent l'entreprise, le premier faisant construire ou reconstruire l'église, le second y introduisant les reliques de sainte Barbe, rapportées de Grèce, ce qui entraîne le changement du vocable. Rabel, sire de Tancarville, héritier de cette famille par son mariage avec leur soeur Agnès, appelle en 1127-1128 des chanoines réguliers de la collégiale d'Eu, réformée depuis 1119. Sous la direction du prieur Guillaume, étroitement lié par sa famille au clergé de la cathédrale de Rouen, Sainte-Barbe en Auge devient un très important prieuré de chanoines réguliers, chef de file de la diffusion en Normandie de cette forme de vie religieuse
Saint-Martin puis Sainte-Barbe est en relation avec :
Recueil des actes des ducs de Normandie de 911 à 1066, éd. M. Fauroux, (Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, 36), Caen, 1961, n° 222 p. 421
Gallia christiana, Paris, 1759, t. 11, col. 858
Des clercs au service de la réforme, dir. M. Arnoux, Brepols, Turnhout 2000, p. 11-20
L.-F. Du Bois, Histoire de la ville, du diocèse et de l'arrondissement de Lisieux, Durand, Lisieux, 1847, t. 1, p. 103, t. 2 p. 3, 152-153
H. de Formeville, Histoire de l'ancien évêché comté de Lisieux, Lisieux, 1873, t. 2 p. 43
J. Fournée, "Les chanoines réguliers dans l'ancien diocèse de Bayeux", dans Recueil d'études en hommage à Lucien Musset (Cahiers des Annales de Normandie, 23), Caen, 1990, p. 267
L. Musset, "Recherches surt les communautés de clercs séculiers en Normandie au XIe siècle", Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, t. 55, 1959-1960, p. 7, 30
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Vincent Tabbagh / Pascal Montaubin, le 6/12/2022
Pour citer cette fiche:
Vincent Tabbagh / Pascal Montaubin, « Fiche de la collégiale Saint-Martin puis Sainte-Barbe de Mézidon-Canon », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=1066>], version du 6/12/2022, consultée le