Chapitre séculier - Fiche en cours
Le chapitre de la collégiale Saint-Frambourg de Senlis est une création royale. Sa fondation est due à la reine de France Adélaïde d'Aquitaine, épouse du roi Hugues Capet. Cette initiative royale nous est rapportée par Helgaud, moine de Fleury-sur-Loire, dans sa Vie du roi Robert. Il précise que la reine a fait ériger le monasterium sancti Frambaldi dans lequel elle installa 12 clercs, duodecim clericos, voués au service divin. Nous ne connaissons pas la date exacte de cette fondation intervenue aux environs de l'an mil; le règne d'Hugues Capet, dont l'élection eut lieu en 987 à Senlis, s'interrompt certes en 996 mais la reine continue à oeuvrer en faveur de l'Eglise sous son successeur Robert II le Pieux. Ce chapitre de chanoines est établi à l'intérieur des murailles antiques de la cité de Senlis à cent mètres au sud de la cathédrale. L'église, aussi dénommée chapelle, n'a jamais abrité de siège paroissial. Elle fonctionne comme une chapelle privée princière à destination de la famille royale dont les bénéfices demeurent sous le patronage du roi. Elle est dotée en conséquence d'insignes reliques dont celles de saint Frambourg attestées lors d'un inventaire du trésor réalisé en 1177. Selon la tradition, ce dernier, né au Vème siècle, est originaire d'une famille aristocratique auvergnate. Il est envoyé à Paris pour ses études à la cour du roi Childebert. Désireux de se retirer du monde, il s'installe d'abord dans une grotte près d'Ivry-sur-Seine puis entra au monastère fondé par saint Mesmin à Micy près d'Orléans. Il repart finalement vivre en solitaire dans le Maine. Les miracles qu'il accomplit contribue à sa réputation de sainteté et gonfle son entourage. Il obtient alors de saint Innocent, évêque du Mans, la permission de construire un monastère dans la forêt de Javron à partir duquel il s'emploie à évangéliser la région et restaurer la discipline dans les communautés religieuses du diocèse. On ne connait ni la date ni les circonstances de sa mort. Ses reliques, à l'exception du chef, finirent par quitter la Mayenne pour être transportées à Senlis à une date inconnue, peut-être au IXème ou Xème siècle. La reine Adélaïde lui vouait une dévotion toute particulière. Les vestiges du premier édifice préroman ont été mis au jour lors de fouilles archéologiques. La chapelle est ensuite réédifiée au cours du XIIème siècle probablement sous l'impulsion du roi Louis VII mais les travaux s'éternisent au point que le pape Alexandre IV finit par accorder en 1257 et 1258 des indulgences afin d'achever l'entreprise. A la Révolution, l'église est convertie en temple de la Raison puis vendue comme bien national le 3 floréal an 6. L'église s'est maintenue par la suite et fut classée monument historique en 1914. Elle fut affectée à divers usage jusqu'à son rachat en 1973 par la famille Cziffra qui entama alors d'importantes restaurations
Le trésorier de Saint-Frambourg est aussi chapelain du roi et souvent chanoine de la Sainte-Chapelle de Paris. Ce bénéfice est particulièrement prisé en raison des revenus très conséquents qu'il permet de percevoir; il est taxé à hauteur de 200 livres tournois en 1362
N. Bianchina, "Saint-Frambourg de Senlis. Etude historique et archéologique", Revue archéologique de l'Oise, n° 20, Amiens, 1980, p. 5-16
J.-M. Desbordes, "Les origines de la collégiale de Saint-Frambourg à Senlis", Archéologia, n° 78, Dijon, 1975, p. 46-60
Les informations en italique sont incertaines
Auteur(s) de cette notice: Sofiane Abdi, le 13/5/2019
Pour citer cette fiche:
Sofiane Abdi, « Fiche de la collégiale Saint-Frambourg de Senlis », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne </?i=fiche&j=1025>], version du 13/5/2019, consultée le
12 clercs sont mentionnés dès la fondation. Le pouillé du XVIème siècle du diocèse de Senlis mentionne toujours l'existence de 12 canonicats auxquels il faut ajouter la trésorerie